En bref
Après un engagement de cinq ans au 3e RPIMA de Carcassonne (Aude), Martial Héloïse a quitté les rangs de l’armée pour s’orienter vers son autre passion : l’automobile. Sa formation de négociateur technico-commercial au centre Afpa de Nîmes lui a permis de devenir conseiller vendeur chez un concessionnaire Renault.
Avec un père militaire au 54e régiment d’artillerie de Toulon (Var), un frère engagé au 3e RPIMA (Régiment parachutiste d’infanterie de marine) de Carcassonne (Aude) et un prénom dérivé du dieu Mars, la divinité antique de la guerre, l’armée semblait toute destinée à Martial Héloïse.
« Lorsque j’ai emboîté le pas à mon frère en intégrant, à ma majorité, le même régiment que lui, admet le jeune homme de 24 ans, c’est vrai que j’ai choisi la voie de facilité. C’était en quelque sorte la marche à suivre ! Mais comme je n’étais pas très bon à l’école… »
En signant en 2009 un contrat de cinq ans dans le régiment qui s’était illustré autrefois en Indochine et en Algérie sous les ordres du général Bigeard, Martial Héloïse aurait bien aimé suivre les traces de son aîné pour être droppé, comme lui, sur les zones de combat, tels que l’Afghanistan ou la République centrafricaine.
À la place, le tout jeune parachutiste est envoyé en mission en Nouvelle-Calédonie et en Guyane où, durant quatre mois, il fait « la chasse » aux orpailleurs qui sévissent dans la région.
Rapprochement
Mais l’armée est une grande dévoreuse de temps, ce qui n’est pas excessivement pratique lorsqu’on a, comme Martial, une petite amie à Paris avec laquelle on aimerait fonder un foyer. « Nous voulions avoir une vie de couple ordinaire, reconnaît-il, avec nos week-ends pour nous, sans mission à l’autre bout du monde et, qui plus est, sans crainte du danger pour ma compagne…»
Cette volonté de rapprochement le pousse à ne pas reconduire son contrat et à intégrer l’agence « Défense Mobilité », la cellule de reconversion proposée par l’armée pour tout le personnel militaire et civil à la recherche d’une transition professionnelle.
« Je n’avais aucune idée vers quoi me diriger. Heureusement pour moi, j’ai la passion de l’automobile. Dans ma vie, j’en ai toujours eu beaucoup que j’achetais et revendais souvent. Je me suis dit qu’il était peut-être temps d’officialiser tout ça », explique l’ancien caporal.
Sitôt sa nouvelle « mission » détectée, l’armée, bonne conseillère, le place, de septembre 2014 à mars 2015, au centre Afpa de Nîmes, pour une formation de six mois de négociateur technico-commercial, avec un titre professionnel à la clef.
« J’y ai appris les bases du commerce, comment se vendre, comment être à l’écoute du client, comment communiquer, expliquer, convaincre, etc. C’était vraiment très enrichissant », explique Martial.
Après trois stages de trois semaines chacun, le tout nouvel attaché commercial signe, le 1er juin 2015, un CDD de trois mois chez ADMS, un concessionnaire Renault de Carcassonne, bientôt suivi d’un autre, en août, assorti d’une période d’essai de deux fois deux mois et l’espoir d’une embauche définitive.
Nostalgie de l’action
« Le côté carré, discipliné et rigoureux de mon ancien métier me sert beaucoup pour la vente où il faut être direct avec des objectifs précis », raconte Martial qui met un point d’honneur à réaliser chaque mois les quinze ventes qui lui sont dévolues sur des modèles d’occasion, lui qui a une préférence marquée pour les « sportives bien carrossées ».
Parmi ses clients, le commercial a parfois le plaisir de retrouver quelques-uns de ses anciens frères d’armes dont il admet qu’ils lui manquent. « J’ai parfois la nostalgie de certaines missions, l’aspect aventureux et humanitaire de l’armée. D’ailleurs, je continue de revoir certains de mes « collègues » qui font un peu partie de ma famille. »
Martial, qui compense ce manque d’action par la pratique régulière du football américain dans l’équipe des Blackhawks de Carcassonne, ne compte pas stopper sa carrière professionnelle en si bon chemin.
« ADMS me sert à parfaire mon expérience et à apprendre toutes les ficelles du métier, y compris pour ce qui est de la gestion d’une entreprise. Car j’espère bien ouvrir mon propre garage d’ici deux ans », confie ce jeune homme ambitieux.