L’année 2016 démarre résolument sous le signe de la lutte contre le chômage avec un accent tout particulier mis sur la formation. Lors de ses voeux le 31 décembre 2015, le Président de la République a ainsi annoncé « un plan massif de formation des demandeurs d’emploi », avec quelque « 500 000 personnes de plus [qui] seront accompagnées vers les métiers de demain » pour répondre à « un état d’urgence économique et sociale ».
Le chef de l’État devrait préciser ces mesures le 18 janvier prochain, lors de ses vœux aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi. D’ici là la ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Myriam El Khomri, aura achevé ses entretiens avec les partenaires sociaux, préparatoires à l’élaboration de son projet de loi sur la réforme du droit du travail qui doit être adopté par le Parlement avant l’été.
Les "peu" ou "pas" qualifiés, premières victimes du chômage
Lors d’un petit-déjeuner de presse organisé par l’Ajis (Association des journalistes de l’information sociale) le 5 janvier 2016, la ministre a justifié la nécessité d’un plan massif de formation des chômeurs.
« Après des années de destruction d’emplois, il y a à nouveau des créations nettes mais le plus souvent, il s’agit de contrats courts ou de missions d’intérim, explique Myriam El Khomri. Nous savons que si la croissance s’établit à 1,5 % en 2016, elle ne bénéficiera pas aux demandeurs d’emploi les moins qualifiés, d’où la nécessité de ce plan « 500 000 » ».
Les « peu ou pas qualifiés » sont, en France, les principales victimes du chômage, insiste la ministre qui note que « deux millions de demandeurs d’emploi n’ont pas le bac et 680 000 ont un niveau inférieur au CAP. »
Former aux métiers d'avenir et non pourvus
Les 500 000 formations supplémentaires – qui incluront les 150 000 formations prioritaires déjà annoncées lors de la conférence sociale d’octobre précise Myriam El Khomri, cibleront les secteurs d’avenir liés à la transition numérique et énergétique, et les emplois non pourvus (chaudronniers, soudeurs…).
Sans confirmer le montant d’un milliard d’euros avancé dans la presse pour le financement de ce plan, la ministre a précisé qu’il « se fera avec un investissement financier de l’État », en complément de celui des régions et des partenaires sociaux gestionnaires du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP).
Les partenaires sociaux seront reçus rue de Grenelle le 11 janvier pour discuter de leur contribution », alors qu’au même moment ils mettent la touche finale à l’annexe financière prévisionnelle FPSPP-État pour 2016. Quant aux régions, elles discuteront de leur contribution lors de la prochaine conférence territoriale que présidera prochainement François Hollande.
Article de Philippe Flamand et Valérie Grasset-Morel repris dans Débat Formation