Le délégué à la protection des données (DPO) : un métier en forte évolution
L'AFPA a réalisé la troisième étude sur le métier de DPO avec la contribution de la CNIL, l'AFCDP et l'ISEP.
Alors que le Règlement Général à la Protection des Données (RGPD) fête ses 4 ans, le ministère du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion publie une étude permettant d’observer les évolutions significatives depuis ces 3 dernières années du métier de délégué à la protection des données (DPO). Cette étude réalisée par la direction de la prospective de l'AFPA est basée sur une enquête auprès de 1 811 DPO désignés par la CNIL et interrogés entre septembre et octobre 2021.
Elle met évidence une diversification des profils et une importance croissante de la fonction de DPO.
Quelles évolutions pour le métier de délégué à la protection de données ?
Grâce à la mobilisation et aux témoignages des DPO, cette étude met en valeur les grandes dynamiques et évolutions du métier entre 2019 et 2021 :
- Augmentation du nombre de DPO, passant de 21 000 en 2018 à 28 810 en 2021.
- Diversification des profils. 47 % sont issus d’autres domaines d’expertise que le domaine juridique et informatique (+ 12 points depuis 2019). Ils proviennent notamment d’autres domaines tels que les fonctions administratives et financières, la qualité, la conformité-audit.
- Vécu professionnel positif. 58 % sont satisfaits de l’exercice de leur fonction et 87 % convaincus de l’utilité de leur fonction. Ils souhaitent également poursuivre leurs missions avec une forte motivation à 67 %.
- Moins de moyens pour exercer la fonction, 42 % l’exercent de façon isolée par rapport aux autres DPO (+ 14 points). 1/3 n’a suivi aucune formation informatique et Libertés/RGPD depuis 2016 (+ 7 points) alors qu’ils proviennent de plus en plus d’environnement hors Informatique et juridique.
Le profil d’un DPO en 2021
Voici quelques chiffres significatifs sur la fonction de DPO :
- 72 % exercent leur fonction comme DPO interne
- 29 % exercent en Île-de-France
- Égale représentation des femmes et des hommes
- 62 % sont issus de formation supérieure, de niveau 7 ou 8
- 63 % sont âgés de 40 et plus
- 55 % ont une ancienneté dans la fonction de DPO de 2 ans et moins
DPO interne, mutualisé ou externe : caractéristiques
L’étude propose également une lecture comparée des DPO internes et mutualisés tant sur leurs caractéristiques socio professionnelles, leurs cadres d’activités que sur leurs vécus professionnels.
Un focus particulier sur les DPO externes est aussi réalisé en fin d’étude.
Bon à savoir : 86 % de la population des DPO en 2021 est interne ou mutualisée.
En fonction des choix d’organisation des structures, il existe 3 types de DPO :
- Le DPO interne qui est salarié d’un seul responsable de traitement
- Le DPO interne mutualisé qui est un salarié mutualisé pour plusieurs responsables de traitement
- Le DPO externe qui est indépendant, ou salarié d’un organisme spécialisé (organismes publics de services numérique, cabinet de conseil, cabinet d’avocats…)