En bref
Laurent Stemler a exploré de bout en bout le métier de plaquiste : passé d’employé à chef d’entreprise en quelques années, il est aujourd’hui formateur à l’Afpa, depuis huit ans. Il existe mille manières d’être plaquiste, de tracer sa route, de s’y exprimer – c’est la liberté du métier qui l’a séduit. Explications.
De chef d’entreprise à formateur
Au cours de sa carrière, Laurent Stemler a gravi tous les échelons du métier de plaquiste, de manœuvre à chef d’entreprise. Pendant 15 ans, il a été artisan, huit salariés travaillant avec lui. En 2008, il est devenu formateur pour l’Afpa. « J’ai voulu d’une autre qualité de vie », explique-t-il. « Artisan plaquiste à mon compte, c’était un métier très complet, que j’appréciais énormément – je voyais de tout, j’avais développé des compétences dans plein de domaines… C’étaient des connaissances dont je pouvais faire profiter d’autres que moi. »
« Dans mon entreprise, j’ai dû former quelques-uns de mes salariés, seulement c’était frustrant : en entreprise, on n’a pas le temps d’aller jusqu’au bout des choses, il faut faire vite. Malheureusement, je n’avais pas la possibilité de mettre à niveau tous mes salariés ; il fallait qu’ils soient bons d’office, ils apprenaient sur le tas… Maintenant que je suis formateur, c’est bien plus intéressant – avec mes stagiaires, nous approfondissons au maximum. »
Plaquiste, « un métier fait de liberté et de responsabilité »
Les plaquistes s’occupent de l’aménagement intérieur des établissements. Les environnements de travail sont extrêmement variés : de l’habitation privée au chantier de rénovation, du chantier public aux surfaces de magasins…
C’est un métier vert, en tête de course dans le secteur du bâtiment écologique. Comme le rappelle Laurent Stemler, « l’isolation par l’intérieur, c’est la moitié du titre professionnel : on aide à construire des bâtiments durables. » Le programme de formation accorde une large place à cet aspect du métier, ce que le formateur considère comme un véritable atout pour les stagiaires : « ils ressortent d’ici avec une vraie expertise. C’est ce qui fait la différence avec les plaquistes qui ont appris leur métier sur le tas. »
Les plaquistes sont habitués à la mobilité. Dans l’entreprise qu’il dirigeait, 80% des projets étaient menés au niveau régional, 20% au niveau national. « Se déplacer, cela veut dire par exemple être prêt à passer quelques nuits en hôtel de temps en temps, être toujours en relation avec les fournisseurs de matériau pour vérifier qu’ils suivent les déplacements… » développe Laurent Stemler. « C’est un vrai choix de vie ».
L’ennui n’a pas de place dans un tel métier. Les ouvrages à réaliser sont eux aussi toujours différents : cloisons droites, arrondies, plafonds, moulures, etc. composent le quotidien. « C’est un métier bien plus divers qu’il n’y paraît au départ » explique le formateur. « Bien sûr, le gros du travail, c’est toujours un peu la même chose ; mais en plus des possibilités de spécialisation, le métier offre aussi les moyens de créer, de s’exprimer même de manière artistique, sur certains chantiers. »
Les plaquistes peuvent exprimer leur sens artistique, car le plâtre est un matériau très malléable. Ici, c'est un plafond qui a été ouvragé.
A cela s’ajoutent encore d’autres satisfactions propres au métier de plaquiste : Laurent Stemler cite la liberté du rendement, la diversité des adaptations de parcours possibles, les perspectives d’évolution. « Il n’y a pas un chemin donné pour un plaquiste, on peut toujours prendre des chemins de traverse, se spécialiser, se mettre à son compte… et les progressions sont rapides ! Dans mon entreprise par exemple, un de mes employés qui était arrivé manœuvre, est devenu chef d’équipe en quatre ans seulement. »
L’effort physique à fournir est la principale contrainte du métier : il faut porter les plaques, 33kg chacune, travailler les bras levés dans des postures peu naturelles… Les plaquistes travaillent en équipe, pour se relayer ; dans l’entreprise que dirigeait Laurent Stemler, une séance de massage avait lieu chaque mois pour chacun d’entre eux.
Des stagiaires talentueux… et recherchés !
Tous les stagiaires des trois dernières sessions dont Laurent Stemler s’est occupé ont validé leur titre et sont désormais plaquistes. La plupart sont en emploi, y compris ceux de la dernière session, achevée il y a trois mois. « Le métier reprend un peu de souffle après la crise, c’est le moment de le réintégrer » ajoute le formateur.
Pour encourager les aspirants plaquistes à se lancer, Laurent Stemler conclut : « C’est un métier qui permet l’expression de ce qu’on est vraiment, en tant qu’individu : il est fait de liberté et de responsabilité. Vous y tracez votre propre route ».