Le Morbihan confie à l’Afpa un chantier d’insertion
Le centre Afpa de Lorient, qui assurait la formation des ouvriers de divers chantiers d’insertion du Conseil Départemental s’est vu confier la mise en œuvre de son propre chantier sur le territoire de la commune de Pont Scorff. A la clef l’embauche de 12 personnes, leur formation et leur accompagnement dans un parcours de retour à l’emploi.
Pont Scorff, près de Lorient. Des ouvriers s’activent à restaurer les murs d’une longère dans le cadre d’un chantier d’insertion confié en septembre dernier au centre Afpa de Lorient. Six mois de travail seront nécessaires pour rénover le bâtiment qui appartient à la commune depuis une vingtaine d’années. « Du fait de nos contraintes budgétaires, cette rénovation n’était pas une priorité mais nous avons saisi l’opportunité de le faire grâce au chantier d’insertion mené par l’Afpa, explique le maire Pierrik Nevannen. Ils vont nous livrer le clos et le couvert et une fois rénové, le bâtiment sera à la disposition de plusieurs associations locales. Nous avons ainsi la possibilité de restaurer notre patrimoine tout en participant à l’insertion de personnes éloignées de l’emploi, c’est un partenariat gagnant/gagnant. »
Le centre de Lorient de l’Afpa a effectivement été agréé en 2016 par le Conseil Départemental du Morbihan pour porter un chantier d’insertion.
« Depuis trois ans, nous faisions de la formation « classique » pour plusieurs chantiers d’insertion du département, explique Nathalie Bénévent directrice du centre Afpa de Lorient. Nous avons même monté un projet grâce auquel les personnes en insertion pouvaient valider des compétences et pour certains aller jusqu’à un CQP ou un titre professionnel en misant sur une alternance travail/formation qui s’est révélée très efficace ».
Les bons résultats de ce partenariat conduisent le Conseil Départemental à proposer à l’Afpa Lorient de s’impliquer encore davantage. Un agrément lui est accordé pour 12 personnes, embauchées en CDDI (contrat durée déterminée d’insertion) et qui travailleront 24 heures par semaine. « Nous avons recruté ces personnes, en partenariat avec Pole Emploi et les missions locales, en tenant compte de l’obligation qui nous était faite d’embaucher au moins 55 % de bénéficiaires du RSA », précise Nathalie Bénévent.
Les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) créées et portées par les communes, les départements ou des associations, sont en effet conventionnés par l’Etat et bénéficient, à ce titre, d’aides et d’exonération de charges pour chaque poste de travail. Les recettes tirées de la commercialisation des biens et services produits ne peuvent toutefois couvrir plus de 30 % des charges liées à ces activités et ne doivent pas créer de distorsion de concurrence.
L’objectif premier des chantiers d’insertion est de remettre des personnes éloignées de l’emploi en situation de « vrai » travail avec un statut de salarié. Elles peuvent ainsi acquérir des compétences et être amenées soit directement vers l’emploi soit vers des formations qualifiantes.
Sur le chantier de Pont Scorff, les stagiaires ont ainsi déjà pu passer des habilitations échafaudages, avec, pour certains d’entre eux, la fierté d’avoir obtenu leur premier diplôme !
« Nous sommes à la fois chantier d’insertion et organisme de formation, c’est là toute notre valeur ajoutée, se félicite la directrice du centre de Lorient. Nous avons des formateurs aguerris dans tous les corps de métiers, et un formateur expert peut se déplacer au besoin sur le chantier. Tous les salariés du chantier sont également accompagnés pour l’élaboration de leur projet professionnel et la détection des freins à l’emploi » insiste Nathalie Bénévent. Deux mois après le démarrage du chantier, le bilan est très positif et l’investissement personnel des ouvriers ne se dément pas. Pour preuve, alors qu’il s’agit d’un public fragile et éloigné de l’emploi, l’Afpa n’a enregistré à ce jour aucune défection.
Le centre de Lorient prépare déjà la suite en 2017 avec des chantiers d’insertion programmés pour l’entretien et la peinture de cages d’escalier pour le compte de bailleurs sociaux.
Daniel Rovira